Prévenir les chutes de plain-pied

Un quart des accidents du travail avec arrêt sont des accidents de plain-pied.
6% de ces accidents occasionnent une incapacité permanente et on constate que tous les secteurs d’activité sont touchés. En 2004, la facture a approché les 600 millions d’euros pour les caisses de sécurité sociale.

159 565 ACCIDENTS AVEC ARRET DE TRAVAIL DE + DE 24H00

11.105 INCAPACITES PERMANENTES

9 DECES

Définition

Un accident de plain-pied est un accident où un salarié chute à l’occasion d’un travail qui n’est pas effectué en hauteur. La victime récupère son équilibre ou chute, en subissant dans les deux cas des lésions. Le terme « accident de plain-pied » est le plus couramment utilisé. Tous les secteurs d’activités sont touchés, et les circonstances sont extrêmement diverses. Les lésions engendrées peuvent être des contusions, des entorses, des plaies, des fractures…
En cas de perte d’équilibre, la victime peut tomber sur un objet dangereux ou chercher à se rattraper au support le plus proche. Les conséquences dépendront donc de la dangerosité de son environnement.
Même si la victime ne tombe pas, les lésions peuvent tout de même être graves.

Récit d’accident
La victime, un emballeur, se déplaçait devant une scie radiale. Elle a trébuché sur des morceaux de bois et s’est rattrapée sur la scie. Celle-ci était à l’arrêt mais la lame tournait encore par inertie. La lame lui a sectionné l’auriculaire droit. Source : Epicea

459 accidents de plain-pied particulièrement graves (38% d’entre eux ont été fatals et 37% ont nécessité une hospitalisation) ont été analysés par l’INRS. Cinq classes d’accidents ont été identifiées, dont la caractéristique principale est relative à :
l’utilisation de machines (44%) ;
la manutention manuelle ou mécanique (28%) ;
le déplacement (15%) ;
le ramassage des ordures ménagères (7%) ;
le travail sur chantier (6%).

A l’origine des accidents de plain-pied

Une perte d’équilibre est due à une combinaison de facteurs d’ordre matériel, environnemental, organisationnel et/ou individuel. Chaque facteur de risque pris isolément contribue peu à la survenue d’un accident de plain-pied. C’est la conjonction de plusieurs de ces facteurs qui rend une situation dangereuse.

Quelques facteurs matériels et environnementaux

Parmi les principaux facteurs de risque d’ordre matériel et environnemental, on peut citer :
la faible résistance au glissement des sols,
le mauvais état du sol,
les obstacles imprévus,
les chaussures inadaptées ou abîmées,
l’éclairement,
les systèmes d’accès aux véhicules et aux machines absents ou mal conçus.

Le facteur matériel le mieux connu des préventeurs est la faible résistance au glissement des sols (ou glissance). Un sol est d’autant plus glissant qu’il est lisse, mouillé et gras. Cependant, un sol rugueux est souvent plus difficile à entretenir, ce qui peut poser problème, notamment dans l’agroalimentaire et les milieux de soin. De plus, lorsque le sol est lavé, il peut rester mouillé un certain temps, et donc être glissant.

L’état du sol joue aussi son rôle : sol usé, trou, affaissement, décollement, plissement, changement de revêtement, etc. peuvent provoquer une perte d’équilibre.
Les chaussures portées par la victime peuvent se révéler inadaptées (trop lisses) ou abîmées. Dans certains cas, lorsque la glissance du sol ne peut pas être maîtrisée, il pourra être envisagé de fournir aux travailleurs des chaussures antidérapantes.

Si l’environnement d’un travailleur est mal éclairé il verra difficilement les obstacles, les changements de revêtements de sol, les pentes, les marches etc. et risquera de perdre l’équilibre. L’emplacement et la visibilité des interrupteurs joue aussi son rôle.

Les systèmes d’accès aux véhicules et aux machines interviennent également dans la survenue d’accidents de plain-pied.
Les obstacles imprévus peuvent aussi être à l’origine d’accidents de plain-pied.

Il peut s’agir par exemple de marchepieds trop hauts, de largeur réduite, de marches peu profondes, de l’absence de rampe, etc.

Attitudes au regard des chutes

De nombreux freins parasitent les actions de prévention. En effet, les accidents de plain-pied sont jugés :

– bénins, si leur fréquence ne provoque pas d’étonnement en interne à l’entreprise

– diffus, s’ils occasionnent comme c’est souvent le cas, une seule victime

– sans relation avec le métier, car ils apparaissent souvent comme liés à la « vie courante », ce qui est totalement faux
– acceptés, car une attitude fataliste est généralement adoptés vis à vis d’eux

Risques pour l’homme

Les lésions consécutives aux accidents de plain pied peuvent présenter tous les degrés de gravité, de la contusion, aux douleurs, lumbagos, entorses, luxations, plaies, fractures et au moins une dizaine de personnes en décèdent chaque année.

Réglementation

Si aucune réglementation particulière ne vise ce type d’accidents, le Code du travail rappelle que l’employeur doit prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé de ses travailleurs sur la base des principes généraux de prévention et qu’il doit également procéder à une évaluation des risques.

Prévention

Prévenir les accidents de plain-pied c’est :

– maintenir l’ordre matériel
– éviter la course d’obstacles sur les voies de circulation
– optimiser l’éclairage
– éviter la précipitation lors des déplacements
– mettre à disposition des salariés des chaussures appropriées
– surveiller l’état des sols, leur entretien et veiller à leur nettoyage, de façon adaptée
– suivre les prescriptions réglementaires quand à la présence de marches, d’escaliers, ou de tout autre aménagements de ce type

par Multiforse