En hygiène industrielle, la mesure des expositions aux particules en suspension était, il y a quelques années, assez rudimentaire et se bornait souvent à la mesure pondérale des poussières, sans bien définir ces dernières. Or, les particules en suspension dans l’air sont inhalées au cours de la respiration et déposées en différentes régions des voies respiratoires, qui constituent ainsi l’accès principal à l’organisme.
La probabilité de passage à travers le nez ou la bouche et la probabilité de dépôt dépendent de nombreux paramètres :
– physiques (vitesse et direction du vent extérieur, diamètre des particules)
– anatomiques (calibres bronchiques, angles de ramification)
– physiologiques (type de cycle respiratoire, volume courant, fréquence respiratoire)
Certaines poussières respirées sur votre lieu de travail peuvent être nocives pour votre santé. Elles peuvent en effet déclencher une irritation respiratoire ou une allergie. Certaines d’entre elles peuvent même être cancérogènes (les fibres d’amiantes ou de céramiques par exemple, ou certaines poussières de fer, de bois…). D’autres peuvent entraîner des fibroses (comme la silicose). Certaines poussières peuvent d’ailleurs générer plusieurs maladies simultanément…
Il faut différencier la poussière avec la brume sèche. Cette dernière est le plus souvent accompagnée d’un peu de vapeur d’eau, et se forme fréquemment pendant les périodes de beau temps.
Elle est constituée par un mélange de poussières, de fumées, de sable et de particules d’impuretés qui s’élèvent du sol grâce aux mouvements tourbillonnaires. Cette perturbation peut être due à des caractéristiques spécifiques du paysage (par exemple les tempêtes de sable dans le désert), ou à des phénomènes liés à la civilisation, à la technologie et aux activités économiques : feux de forêts, fumées industrielles, gaz d’échappement des véhicules. Le plus souvent, les poussières naturelles et artificielles se mélangent et sont la cause de cette brume. Ces particules constituent des noyaux de condensation pour les précipitations.
DÉFINITION
Les poussières sont de très fines particules solides qui restent en suspension dans l’air et dont le niveau de pénétration dans l’organisme, par voie pulmonaire, dépend de leur taille.
PÉNÉTRATION DES POUSSIÈRES
TAILLE DES POUSSIÈRES | EFFETS |
De 10 à 100 microns |
Poussières appelées aussi « poussières totales ». Elles sont retenues au niveau des fosses nasales. |
De 5 à 10 microns
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Poussières qui pénètrent dans la trachée, les bronches puis les bronchioles. Elles peuvent être crachées ou avalées dans l’œsophage mais si l’empoussiérage est trop élevé, elles iront jusqu’aux alvéoles. |
0,5 micron |
Poussières très fines qui se déposent sur les alvéoles pulmonaires. En dessous de 0,5 micron les poussières se comportent comme un gaz dans l’organisme et suivent donc la ventilation pulmonaire. |
OÙ TROUVE-T-ON DES POUSSIÈRES ?
Dans l’environnement extérieur
Elles sont présentes dans l’atmosphère, en proportions très variées et c’est donc des composants de la pollution urbaine ou issue des cheminées et des pots d’échappement. Elles peuvent aussi avoir pour origine les incendies de forêts et les tempêtes qui balayent les sols.
Les poussières minérales ont été responsables de milliers de morts par pneumoconiose durant ce siècle. Les progrès effectués dans la lutte contre les poussières, notamment dans les mines, ont fait reculer ce fléau
Dans l’environnement intérieur
La poussière est présente en grande quantité dans les habitations, bureaux, usines, véhicules où elle est mise en suspension et transportée par les flux d’air.
MÊME QUAND LES POUSSIÈRES NE SONT PAS TOXIQUES,
LEUR INHALATION CHRONIQUE INDUIT DES CANCERS
(cancer du meunier, du boulanger qui ont inhalé beaucoup de farine par exemple ou du menuisier exposé aux sciures fines et poussières de bois, lors du ponçage notamment).
QUELS SONT LES RISQUES DES POUSSIÈRES ?
De manière générale les poussières sont considérées comme gênantes ou dangereuses pour la santé. Elles sont la cause de nombreuses allergies et difficultés respiratoires. Elles tendent, par des phénomènes liés au poids moléculaire de ses constituants, leurs caractères plus ou moins hydrophile à l’électricité statique et en fonction de l’hygrométrie, à se déposer sur les objets ou à s’agglomérer en « moutons » de poussières.
Elles ont pour effet :
– une gêne respiratoire (poussières dites inertes, c’est-à-dire sans toxicité particulière) ;
– des effets allergènes (asthme causée par la farine) ;
– des effets toxiques sur l’organisme (neurotoxicité des poussières de mercure, effets immunologiques du béryllium…) ;
– des lésions au niveau du nez (rhinites, perforations de la cloison nasale, cancer de l’ethmoïde) ;
– des effets fibrogènes (prolifération de tissus conjonctifs au niveau des poumons (silicose, sidérose…) ;
– des effets cancérigènes (au niveau pulmonaire pour l’amiante, nasal pour le bois…)
QUELS SONT LES AUTRES DANGERS DES POUSSIÈRES ?
Les explosions de poussières résultent de l’inflammation de matières inflammables organiques ou minérales à l’état divisé, en suspension dans l’air.
Lorsque l’inflammation de la poussière se produit dans un espace confiné, une enceinte, elle s’accompagne d’effets mécaniques qui dépendent de la surpression induite par l’explosion et de la vitesse d’augmentation de la pression.
Si le risque d’explosion de gaz ou le risque d’explosion en phase condensée sont bien compris ou admis, le risque d’explosion de poussières est plus difficile à appréhender et à faire comprendre. On le rencontre moins fréquemment dans la vie courante. Il est souvent nécessaire d’insister et d’user de persuasion pour faire accepter l’idée qu’une poussière manipulée dans une installation présente, par ses caractéristiques techniques, un risque d’explosion de poussière élevé.
Lorsqu’une poussière inflammable est présente en concentration suffisante dans une installation, la probabilité d’avoir une explosion de poussière dépend de la sensibilité de la poussière à différentes sources d’amorçage et de la présence permanente, fréquente ou occasionnelle, d’une source d’amorçage.
Les moyens de prévention et de protection envisageables sont nombreux :
– le classement des zones où se trouve une atmosphère inflammable et le choix de matériels adaptés en fonction de ces zones, suivant la réglementation ATEX
– la prévention des sources d’amorçage
– l’inertage des appareils
– la protection par évent ou trappes d’explosion
– la protection par des suppresseurs d’explosion
– l’installation de dispositifs d’isolement des différentes parties de l’installation
– l’installation de matériels résistant à la surpression de l’explosion ou à une surpression réduite
MOYENS DE PRÉVENTION
LA PROTECTION COLLECTIVE DES SALARIÉS EST A PRÉFÉRER À LA PROTECTION INDIVIDUELLE.
Ainsi, une aspiration adaptée, du local et/ou de la machine, un renouvellement d’air suffisant, une production en vase clos sont à privilégier.
Si une telle protection est techniquement impossible, ou inefficace, le moyen de prévention à utiliser est le masque respiratoire.
Ce masque doit être adapté au type de poussières présentes, ce qui implique une bonne connaissance des produits utilisés et des procédés de fabrication.
Il est indispensable de bien placer le masque sur le visage et d’en vérifier l’étanchéité avant de l’utiliser.
Il existe 3 types de masque à poussières selon la spécificité du filtre :
Masque P1 contre les poussières de silice, laine de verre, poussière textile ….
Masque P2 contre les poussière de bois, de charbon, de soufre ….
Masque P3 contre les poussières d’amiante, de plomb, de chrome …
Ces caractéristiques doivent être inscrites sur le masque et sur l’emballage.
Si le masque est jetable, il doit être remplacé dès que l’on ressent la moindre gène (difficultés pour inspirer ou expirer), ou tous les jours si l’utilisation est fréquente, ou bien encore en milieu très empoussiéré. Si le masque est à cartouche, c’est celle-ci qu’il faut changer.
LES MASQUES JETABLES EN PAPIERS « TYPE CHIRURGIEN »,
SONT INEFFICACES
CONTRE LES POUSSIÈRES NOCIVES
COMMENT METTRE ET AJUSTER UN MASQUE JETABLE
– placer le masque sur le visage, la barrette nasale sur le nez
– passer les élastiques derrière la tête en tenant le masque, sans les croiser
– pincer la barrette nasale avec les deux mains pour l’ajuster au niveau du nez
ATTENTION : La barbe, même rase, réduite considérablement l’étanchéité du masque. Un masque jetable ne doit être porté qu’une journée et ne doit pas être utilisé par une autre personne.