LE PRÉSENTÉISME COÛTERAIT EN FRANCE ENTRE 13,8 ET 25,1 MILLIARDS D’EUROS.
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Interview du fondateur et dirigeant du cabinet Midori Consulting. Psychologue de formation et docteur en gestion des entreprises, Matthieu Poirot est spécialisé dans la qualité de vie au travail, le leadership et le développement organisationnel notamment pour le secteur de la presse, des médias et de la publicité.
Qu’est-ce que le présentéisme ? Cela désigne des situations où le salarié est physiquement au travail alors que son état physique, mental ou sa motivation (ces trois critères peuvent d’ailleurs se combiner) ne lui permet pas d’être pleinement productif. Les causes les plus fréquentes sont une fatigue intense liée à des difficultés personnelles ou professionnelles, un sur-investissement au travail ou encore une grande insatisfaction du salarié vis-à-vis de sa qualité de vie au travail qui le conduisent à une démotivation intérieure, appelée aussi »démission intérieure ». En quoi ce phénomène représente-t-il un risque pour l’entreprise ?
Les études que je réalise tous les trois ans auprès de mes clients montrent une baisse importante de la qualité de travail réalisé ainsi qu’une augmentation du risque d’accidents et de conflits. Surtout, le présentéisme génère une perte de productivité liée au fait que, si la personne est malade ou démotivée, elle est absente dans sa tête. Par ailleurs, le présentéisme coûte plus cher que l’absentéisme car l’entreprise paie un salaire de présence au travail alors que le salarié n’est pas productif. Tandis que, dans le cas d’absentéisme, le salarié est en général pris en charge par la sécurité sociale. Surtout, dans le cas d’une longue absence du salarié, l’employeur finit par se réorganiser afin de limiter la baisse de productivité.
Quel est le coût du présentéisme pour les entreprises ?
En France, le taux d’absentéisme s’élève à 4,59% selon le baromètre national 2014 établi par le cabinet Ayming. D’après mes calculs, 1% d’absentéisme trouve un équivalent de 1,4% à 2 % de présentéisme. Le coût de ce dernier représenterait, d’après mes études économétriques, entre 0,42% et 0,54 % de la masse salariale . Au final, le taux du présentéisme se situerait entre 6,42% et 9,1% et son coût pour les entreprises oscillerait entre 2,69% (hypothèse basse) à 4,91 % (hypothèse haute) de leur masse salariale. Rapporté à l’échelle de la France, sur une masse salariale globale de 528 milliards d’euros en 2014, le coût du présentéisme s’élèverait donc à un niveau compris entre 13,8 milliards d’euros (hypothèse basse) et 25,1 milliards d’euros (hypothèse haute).
Quels sont les secteurs les plus touchés ?
Ce phénomène est directement corrélé aux risques psychosociaux (RPS). Les secteurs les plus touchés sont les services, le transport et la santé. Le secteur médico-social (maisons de retraites, hôpitaux et autres activités du secteur sanitaire, etc ) est en effet très touché. En revanche, le secteur du BTP est moins concerné même s’il existe d’autres problématiques plus physiologiques.
Idem pour le secteur des l’industrie car la machine prend le pas. Là où le coût du présentéisme est le plus impactant, c’est dans les activités à haute valeur ajoutée comme la recherche, la presse ou encore le conseil où les salaires sont élevés. Du coup, lorsqu’un service entier est en difficulté, cela représente un coût caché colossal pour l’entreprise.
Comment y remédier ?
Il faut motiver les salariés. Là où c’est compliqué, c’est qu’il faut retravailler les modèles managériaux qui datent de l’époque où les systèmes de motivation reposaient sur le bâton et la carotte. Cela nécessite de manager les équipes par la performance durable, la qualité de vie au travail et l’efficacité. Ce sont des thèmes que les responsables ne prennent pas suffisamment en compte par manque de formation et d’outils. Les bilans en matière de qualité de vie au travail (QVT) que nous avons réalisés avec nos clients ont montré un lien systématique entre absentéisme, présentéisme et qualité de vie au travail. Pour faire baisser le présentéisme, nos études montrent qu’il faut agir sur la quantité de travail, la pression du temps, la charge mentale et émotionnelle du travail.Outre le fait d’agir sur la régulation de la charge de travail, il faut aussi agir sur la reconnaissance à la fois symbolique et financière et sur les évolutions de carrière. Nos évaluations montrent qu’en intervenant sur la qualité de vie au travail, le présentéisme peut baisser de 30%.
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Move over absenteeism. It seems « presenteeism » has become the far worse workplace culprit in terms of causing loss to U.S. employers ; that is, loss of employee productivity and loss of employer dollars. The bottom line : Presenteeism is costing employers more than absenteeism. In case you’re unfamiliar with the term, presenteeism was coined to define the practice of workers reporting to work when ill and not operating to their usual level of productivity. The total cost of presenteeism to US employers has been increasing, and estimates for current losses range from about $150 to $250 billion annually. Costs for presenteeism are about 60 percent of the total cost of worker illness. People who come to work when sick are also likely to infect others; namely, coworkers and possibly customers or clients. In occupations such as nursing, and industries such as food service, an infected employee who comes to work ill can spell disaster — compromising food safety, and infecting and sickening the public, to name a few. In 2004, the Harvard Business Review reported on a study conducted by researchers at Tufts-New England Medical Center in Boston. The study assessed the impact of twenty-eight medical conditions on workers’ productivity at Lockheed Martin Corp. The findings showed that employees who came to work sick that year — with ailments such as allergies, headaches, lower-back pain, arthritis, colds and the flu — set the company back about $34 million. Allergies and sinus trouble led the pack with the highest losses to the company of $1.8 million. Causes of presenteeism Today’s workplace has changed from two or even one decade ago. Some of these changes have contributed to the growing incidence of presenteeism. Increase in dual-earner and « sandwich generation » households – Dual-earner families now account for about two-thirds of all married couples, this up from one-third in 1970. With a greater percentage of individuals lacking a spouse at home to care for a sick child, a number of workers will go to work when ill in order to save their limited sick days for when their children are sick. Added to the mix are about one in ten workers, aged 30 to 60, who are now also caring for aging parents as well as their own children: these individuals called the « sandwich generation. »Employer expectations – In today’s often « leaner-and-meaner » workplaces, some workers trudge off to work when sick because they fear one or more of the following : appearing less committed to their jobs, receiving disciplinary action, or even losing their jobs. A day or more off can also mean burdening coworkers with job duties, coming back to a heavy backlog of work responsibilities, or missing work deadlines.Little or no paid sick days – The USDOL Bureau of Labor Statistics reports that in 2006, 57 percent of private industry workers overall had access to paid sick leave. And according to the Families and Work Institute, only 39% of low-wage employees are allowed any paid time off for personal illness. As a result, a number of workers are reporting to work when ill to avoid loss of pay.
– Additionally, many more employers no longer allow employees to accrue sick days. It’s more common today for workers to have a use-it-or-lose-it arrangement.
Employer solutions
Recognize the problem – The first step in solving a problem is often recognizing there is a problem in the first place. Presenteeism is often unrecognized by employers who may not realize the extent of loss it can cause. If you’re a business owner, it’s time to make managers aware of this problem and that the costs of presenteeism are rising. A business that ignores the problem of presenteeism is a business that may very well have it adversely affect its bottom line.Rethink the use of disciplinary action to control absenteeism – According to the 2004 CCH Unscheduled Absence Survey conducted by Harris Interactive, disciplinary action remained the single-most used absence control program, with 91 percent of surveyed organizations reporting its use. Employers want their employees on the job and using as few sick days as possible, but CCH says employers that rely on disciplinary action to control absenteeism and abuse of sick time are unknowingly encouraging presenteeism. |