Les normes de protection respiratoires

Le domaine de la protection respiratoire recouvre 5 catégories à l’intérieur de deux grandes familles : les appareils à FILTRATION et ceux à ADDUCTION.

FILTRATION

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TYPE
NORME
CLASSE
NPF
1/2 Masque jetable
 EN 149 
FFP2
12,5
1/2 Masque + Galettes P3
N 140/143
Filtre P3
50
Masque panoramique + P3
EN 136/143
Filtre P3
1000 
Masque panoramique à ventilation assistée
EN 147
 TMP3 / TM3 PSL
 2000 

Principe : l’air vicié est rendu respirable par son passage à travers une cartouche adaptée.

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1. Filtration passive

Les jetables, demi-masques et panoramiques sont qualifiés « pression négative », du fait que le porteur doit vaincre lui-même la résistance de l’air pour inspirer. Dans ce cas la pièce faciale est en dépression et la protection repose uniquement sur l’étanchéité entre le visage et l’EPI.

Différentes cartouches : P pour Particules, classe 1, 2 ou 3 (EN 143)

Caractéristiques : légèreté, simplicité mais protection limitée

Pour l’amiante : interdit en section 2

2. Ventilation assistée

Les appareils à ventilation assistée éliminent cet effort d’inspiration et assurent un flux d’air constant, élément de confort et de protection, l’excès de ventilation (1601/m – consommation) créant un flux vers l’extérieur du masque. En ventilation assistée c’est l’appareil dans son ensemble qui est approuvé à la norme européenne :
EN 146 ou prEN 12941 pour les cagoules ventilées (classe TH1, TH2 ou TH3)
et EN 147 ou prEN12942 (classe TM1, TM2 ou TM3) pour les masques ventilés.

Différentes cartouches : PSL pour Particules Solides Liquides (EN 146 et EN 147)
Caractéristiques : confort et protection améliorés tout en conservant l’autonomie.
Pour l’amiante : cagoules non recommandées pour section 2.

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L’ADDUCTION

La filtration à des limites comme l’insuffisance d’oxygène, une impossibilité à déterminer les risques ou encore une trop forte concentration de contaminant.

Principe : l’air respirable est amené d’ailleurs à l’utilisateur.

1. Adduction d’air frais

L’utilisateur respire de l’air amené directement du dehors par un tuyau et ce, soit en pression négative, soit en ventilation assistée.

Caractéristiques : simplicité et efficacité mais nécessite des précautions à l’usage.
Pour l’amiante : non conseillé.

2. Adduction à flux constant

On élimine les 0,05 % de contaminant qui franchissent le filtre PSL mais le principe est le même qu’en ventilation assistée : la protection est due à la surventilation. Il y a particulièrement danger lorsque le débit est réglable par l’utilisateur qui, poussé par des choix de confort aura tendance à se sous ventiler et ainsi à mettre régulièrement son masque en dépression (prEN1835 & 12419).

Caractéristiques : le débit idéal n’existe pas ; trop = inconfort, pas assez = danger.
Pour l’amiante : non conseillé au-delà de 8000 fibres/litre

3. Adduction à pression positive constante

Les appareils de ce type sont équipés d’une soupape de demande assurant les fonctions suivantes

– assurer à l’utilisateur l’exacte quantité d’air respirable qu’il demande ;
– assurer en toutes circonstances une pression positive interne mesurable entre 2 et 6 mBar (EN 139) ;
– détendeur moyenne/basse pression ;
– étanchéifier le système en position fermée en cas de coupure du tuyau.

LES FACTEURS DE PROTECTION

La performance d’un masque respiratoire se mesure en facteur de protection qui est un rapport entre le niveau de contaminant à l’extérieur et à l’intérieur du masque.

Il existe plusieurs facteurs de protection selon que la mesure ait lieu en laboratoire (LPF), en condition de norme (NPF) ou en situation de travail (APF).

Le LPF est toujours le plus élevé, il n’a aucune valeur si ce n’est que d’évaluer les meilleurs performances possibles d’un matériel ;
Le NPF est la référence donnée dans les normes européennes (EN 146 & 147). Les tests sont réalisés avec du matériel neuf mais sur un homme se prêtant à certains types d’exercices réglementés ;
L’APF est mesuré en condition de travail, c’est pourquoi l’APF est toujours le rapport le plus faible. L’APF est maintenant une valeur reconnue et intégrée dans les pr EN 12941 & 12942.

Bien souvent, sur le Territoire de la Polynésie Française, pour des raisons aussi diverses que, méconnaissance des dangers, coût ou simplicité d’emploi, les salariés d’entreprise utilisent à mauvais escient, des masques anti-poussières (« groins ») voir même des masques chirurgicaux, pour des travaux où leur protection respiratoire mériterait beaucoup plus d’attention. Souvent l’emploi de masques à cartouches filtrantes, s’accompagne d’une totale méconnaissance des temps de claquage ou saturation des cartouches, qui nécessiteraient leur remplacement.
Tous ces types de masques sont notamment utilisés dans les métiers du bâtiment (menuiserie, peinture, démolition…), de l’industrie (chimie, agroalimentaire…), de l’artisanat (boulangerie, réparation automobile…).

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Le 30 mars 2004, l’Institut National de Recherche en Sécurité a attiré l’attention des utilisateurs d’appareils de protection respiratoire anti-poussières sur le très faible niveau de protection apporté par certains filtres dits « électrostatiques » ( y compris de type P3), pourtant conformes aux normes européennes.
L’INRS a mis en évidence au cours de travaux menés dans son centre de Lorraine l’inefficacité de certains filtres électrostatiques à particules placés en situation d’utilisation réelle. L’efficacité des filtres décroît logiquement au cours du temps car la charge électrique est progressivepent neutralisée par les poussières piégées. Cependant, la durée d’efficacité de certains modèles testés est anormalement basse, bien que ces modèles soient conformes aux normes européennes. En effet, ces normes exigent une durée de test de seulement 3 minutes . Cette courte durée convient parfaitement pour les filtes dits mécaniques dont l’efficacité augmente avec la durée d’utilisation, mais s’avère totalement inadaptée pour les modèles électrostatiques.

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Comment reconnaître un appareil de protection respiratoire ?

Ces appareils répondent à une réglementation très stricte, surveillée par les pouvoirs publics, qui implique des contrôles par les laboratoires.
Même le modèle le plus simple doit impérativement porter toutes les indications suivantes, inscrites de manière indélébile :

– la marque CE
– le numéro de la norme correspondant au type d’appareil (exemple, EN 149 pour les appareils filtrants contre les poussières ou les particules)
– l’indication de la classe d’efficacité lorsqu’il en existe plusieurs (P1, P2 ou P3, dans l’ordre d’une protection croissante, pour les appareils destinés à filtrer des poussières ou des particules)
Un appareil qui ne comporte pas ces mentions
n’est pas un appareil de protection respiratoire

En usage professionnel, le Code du Travail (Hygiène et Sécurité / Chapître VIII / Section II / Sous Section VI / article 40 / page 100) fixe les règles d’utilisation des appareils de protection respiratoire. Il n’est fait appel à ces appareils que lorsque les mesures possibles de substitution ou de protection collective (système clos, ventilation…) ont été prises.

par Multiforse